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| Pro VTT

Actions politiques de ProVTT : Processus d'homologation et transparence

⚖️ Le VTT en Valais : ProVTT monte au créneau pour plus de transparence et de qualité ⚖️

En Valais, les parcours dédiés au VTT font l'objet de vifs débats. Récemment, l’association ProVTT Valais, qui défend les intérêts des cyclistes dans le canton, a interpellé les autorités cantonales suite à leur refus initial de communiquer les dossiers relatifs aux premières étapes du projet "Valais Horizon Bike", reliant Martigny à Chamoson, en passant par le Portail de Fully et Ovronnaz. Ce projet est actuellement en préconsultation, une phase du processus d'homologation jugée interne à l'État, selon les services cantonaux.

Transparence et participation : une exigence légale selon ProVTT

Au cœur du débat, la question de la transparence et du droit des associations (parties prenantes) à participer dès les premières phases de planification des itinéraires. ProVTT Valais s'appuie sur l'article 5 de la Loi fédérale sur les voies cyclables (LVelo), qui oblige les autorités à associer les personnes et organisations intéressées dès l’établissement des plans, et pas seulement lors de leur mise à l’enquête publique. Selon ProVTT, cette obligation fédérale prévaut sur les réglementations cantonales, notamment la Loi sur les itinéraires de mobilité de loisirs (LIML).

A l'association de renchérir : « Il est clair que le texte fédéral impose, aux porteurs de projet, l'implication des parties intéressées dès le début de la phase de planification des itinéraires. En tant que porte-parole des VTTistes valaisans, ProVTT est l'une des parties prenantes à intégrer. » ProVTT considère en effet que la pratique actuelle du canton, soit de mener une « phase de préconsultation interne » fermée au public, contrevient à cette exigence légale du droit fédéral.

Un dossier qui révèle des tensions politiques

Le 24 mars 2025, ProVTT Valais a rencontré les représentants de différentes instances cantonales (Service du développement territorial, Service de la mobilité et Valrando). Les échanges ont été jugés « constructifs » par l’association, qui reconnaît que les acteurs publics travaillent dans un contexte complexe, avec parfois des sensibilités hostiles au développement du VTT au sein même des services cantonaux.

ProVTT souligne cependant un problème majeur : l’absence d’organe responsable de la « pesée des intérêts » en fin de processus de préconsultation et consultation. Actuellement, soit les projets sont adaptés de manière unilatérale pour satisfaire les exigences spécifiques des services cantonaux (SCPF, SEN, SFNP), soit ils risquent tout simplement d’être bloqués. Cette situation compromet la qualité finale des projets et génère de nombreuses difficultés pratiques pour les porteurs de projet. En 2024 déjà, ProVTT interpellait le Grand Conseil valaisan par le biais de Bruno Moulin et Nathan Bender : Pourquoi ne pas favoriser une procédure d'homologation pragmatique pour les itinéraires VTT ?

L’association a également constaté que les retours de la phase de préconsultation obligent souvent les porteurs de projets à diminuer la qualité des tracés prévus initialement, en imposant parfois des procédures dépassant les exigences légales. Des exemples concrets existent, comme celui des défrichements définitifs imposés en Valais pour certains itinéraires VTT. Ce sujet avait d'ailleurs fait l'objet d'une interpellation au Grand Conseil par le député UDC Grégory Logean. De plus, certains services cantonaux formulent des revendications non-recevables juridiquement, telles que l’ajout de zones d’exclusion VTT, accentuant une pression injustifiée sur les porteurs de projet et les communes. ProVTT exige clairement que ces revendications non fondées soient exclues des dossiers officiels d’homologation.

Des propositions concrètes pour améliorer la qualité

Face à ces défis, ProVTT formule des propositions précises :

  • Intégration systématique des associations dès la préconsultation : ProVTT demande explicitement que les parties prenantes intéressées par les projets d'homologation soient intégrées dans les directives techniques du processus d’homologation. En qualité de porte-parole des VTTistes valaisans, ProVTT estime être légitime au niveau cantonal.
  • Création d’une grille d’évaluation claire : L’association exige que l’analyse des critères de qualité selon la loi fédérale (et notamment l’article 4 sur les exigences techniques en matière de pilotage) soit systématiquement réalisée et formalisée dans les dossiers d’homologation. Les tracés sur sentiers ou autres revêtements doivent être clairement visibles sur les plans pour faciliter l’évaluation.
  • Analyse préalable des variantes de tracés : ProVTT propose une évaluation approfondie et systématique des variantes de tracés pour chaque projet d’itinéraire, avec justification claire des choix retenus, afin d’éviter des oppositions inutiles. Si un tracé est plébiscité au détriment d'une alternative plus attractive, les porteurs de projet devront en expliquer les raisons.
  • Clarification des publics ciblés : ProVTT demande que les dossiers d’homologation précisent clairement le public cible, le niveau de difficulté des tracés, et expliquent clairement le contexte spécifique à chaque type d’itinéraire (local, régional, etc.). En effet, un itinéraire régional (selon nomenclature SuisseMobile) sera destiné à un public différent d'un itinéraire local et sera soumis à davantage de contraintes (traversée de plusieurs communes, accès aux transports publics, possibilités de restauration et d'hébergements, etc.).
  • Élaboration de MasterPlans régionaux : L’association préconise une planification globale par régions pour assurer une meilleure cohérence et qualité globale des itinéraires proposés.

Vers une résolution politique ou juridique ?

Si ProVTT Valais espère avant tout une réponse constructive des autorités cantonales, elle envisage également de saisir le Grand Conseil valaisan ou d'engager un recours administratif si les blocages persistent. L’association souhaite avant tout éviter un conflit ouvert, mais réaffirme fermement la nécessité pour les autorités cantonales de respecter pleinement le cadre juridique fédéral.

Cette mobilisation de ProVTT démontre l’importance grandissante du VTT dans le débat public valaisan et souligne les enjeux juridiques et politiques cruciaux liés à la gouvernance participative des projets touristiques et de loisirs.